Une course qui me tenait à coeur et ceux pour plusieurs raisons, déjà Franck Durand, organisateur de l'événement m'avait envoyé une invitation depuis un petit moment, et c'est la première fois que l'on m'accorde une aussi belle opportunité pour voyager. Etant donné que la date tombée pendant mon anniversaire c'est la raison de plus pour laquelle j'ai décidé de me lancer sur le territoire Corse.

Petite avec ma famille nous avions déjà fait une petite excursion là-bas, pour faire une des étapes du GR20. J'avais donc très envie d'y retourner car c'est un endroit magnifique qui m'avait laissé d'agréables souvenirs de vacances et de cochons corses qui traversés sans se presser les routes sinueuses du maquis.

Arrivé la veille de la course et chaleureusement accueillie par une équipe de bénévoles, je profite de mon séjour pour aller repérer l'épreuve du lendemain, je suis les premiers kilomètres et commence à me diriger vers les sentiers où j'observe un peu la configuration du terrain: sec, souple mais rocheux, il faudra être vigilante et réveillée pour ne pas trébucher. Le profil topographique me convient mieux puisque les descentes s'avèrent moins techniques et les côtes plutôt grimpantes. Le parcours est roulant et deux grandes montées dominent,une au début puis une autre vers le10 éme km, sans oublier la dernière petite bosse à la fin.(j'adore...)

Le jour de la course, je me suis levée plus tôt que prévu pour encourager Cyrill Morillo responsable de ma team Uglow qui allait prendre le départ du trail impérial (42km)malgré le vent et la pluie.

Par chance à 9h, sur ma ligne, il y avait uniquement de légère brise mais pas de pluie, j'étais déterminée à en découdre peut importe le temps j'avais vraiment envie de montrer mes capacités ce jour là. Comme prévu, le départ est explosif il s'agit de 23km, une distance courte et intense où le but étant de se placer dès le début si non il est plus difficile de relancer et de doubler dans les sentiers escarpés et étroit du maquis. Je pars donc toujours vite, mais les sensations sont présentes : le coeur répond, les jambes s'allongent et la foulée s'avère plus dynamique et plus gainée que d'habitude ( certainement le résultat de ces derniers jours de préparation) les 5 premiers kilomètres sont difficiles, il y a du dénivelé, il y a de quoi creuser aussi un peu l'écart et à un moment donné je me souviens avoir été surprise et un peu stressée car il me semblait entendre la respiration d'une femme mais il s'avérait que c'était un homme qui m'a doublé ! rassurée mais un peu troublée je décide de me caler dans son rythme avant de le perdre de vue dans les premières descentes... aiiie les premières pentes ne me font pas de cadeaux encore une fois je suis trop crispée je mets une demi heure à réfléchir où poser mes pieds pour ne pas glisser pendant que je perds des places (uniquement sur les hommes) bon tant pis je les rattraperais peut-être plus tard, je sers des dents, ça m'agace je me répète que ce n'est pas grave mais j'en ai ras le bol alors je décide de courir plus vite comme une dératée tant pis pour le style ! et ça marche parce que je commence à me faire à ce terrain, mes pieds ne trébuchent presque plus, je me penche en avant au lieu de freiner en arrière, et joue avec mes bras pour l'équilibre ( j'observe ceux qui me double et j'essaie de m'inspirer un peu... à défaut de travailler ma technique il n'est jamais trop tard pour la faire évoluer !) Les passages plus roulants me permettent de gagner du terrain, j'arrive avec frustration à la deuxième montée principale de la course, pas le temps de s'arrêter au ravito j'ai tout ce qu'il faut avec moi je veux pas perdre une minute il ne reste plus qu'une dizaine de bornes il faut s'accrocher la course se joue maintenant bien que je n'ai pas vue de femmes à l'horizon ( ni devant car je suis en tête depuis le début, ni derrière je sais pas si c'est bon signe alors je fonce) je m'accroche et alterne un peu dans les parties raides la marche, puis repart très rapidement en course dès que je sens que mon coeur peut pousser et envoyer les bpm, petit à petit je rattrape du temps, deux trois concurrents, et je m'accroche avant d'entamer les kilomètres négatifs, et par bonheur, en ayant déjà pleins les pattes, je commence à lâcher prise à la descente, mon diaphragme se détend, je n'ai plus de point de côté, je réduis le plus possible mes impacts aux sols afin d'avoir une foulée énergique et comble de ma motivation je réussi pour la première fois à battre un garçon à la descente ( Alléluia !! et non il était pas blessé et en plus il allait très bien, même si je ne lui ai pas posé la question hein:! ) bref à bloc je passe du stade déprime à la super motivation et je m'imagine pour me donner du courage que je suis en train de glisser ... sur mes skis... que tout défile et que cela se passe plutôt bien ! et ça fonctionne, en plus j'entends derrière moi un coureur aguerris qui me dit : ne t'inquiète pas fonce, moi je ne joue pas la gagne, quand il me sent fatiguée il m' encourage, on y est presque, accroche toi, je prends le relais suis-moi ! quelle chance et quelle gentillesse de la part de ce coureur qui m'entraîne de plus en vite en direction de la fin, un second m'indique la dernière bosse en me disant allez c'est la dernière environ 10 min de grimpette et après nous sommes à 3km de l'arrivée, je décide donc de les suivre, et de ne plus focaliser mon esprit sur mes points faibles , je persévère jusqu'au bout, à tel point que je retrouve assez d'énergie (pardonnez moi) pour les semer (oh la vilaine) et accélérer sur les derniers km de goudrons telle une marathonienne que je ne serai jamais (lol) attaque talon encore une fois (c'est pas bien mallo) oui mais c'est efficace aussi (gnagnagna) Je franchis les dernières marches d'escaliers trois par trois (comme quand on avait la dalle au lycée) puis je sprint et passe la ligne en me disant : ça y est tu l'as fait mallo ! ta première victoire en trail ( d'été) alors que tu n'est qu'en première année d'espoir c'est super bien ! bon alors ne doute plus maintenant et fonce réaliser tout tes rêves !!! j'étais aux anges ! d'autant plus que j'allais me taper la cloche pour mon anniv' (merci les amis) ce fut le plus beau des cadeaux hâte de remettre ça peut-être l'année pro !