Après une semaine plutôt calme avec une reprise de la vitesse et pas mal de repos, malgré de légères douleurs survenues juste avant la course, je me lance sur le 26 km du Serre Che trail avec envie.
Pas de dépaysement cette fois, je connais bien terrain, j'aime le climat, les conditions s'avéraient sympa même si j'étais encore dans une phase d'incertitude avec ma blessure.
Qu'à cela ne tienne, je n'avais pas d'autres objectifs à enchaîner par la suite et je n'avais pas envie de passer à côté cette fois-ci.
Un échauffement express et nous partons à 8h, la course commence, le rythme est exactement comme je l'attendais, bien rapide, les premières pentes approches, le coeur commence à grimper fort, encore du mal à gérer ces premiers kilomètres qui me paraissent un peu véloce ! Mais bon je m'accroche et je me dis que c'est le moment de creuser l'écart avec les autres. Je suis la première fille qui a une foulée très dynamique, elle me paraît une bonne grimpeuse, j'aime les défis cela ne m'effraie pas il est temps de la suivre et de voir comment elle se comporte au fur et à mesure que les km défilent.
Arrivée au sommet du col, elle a 3 min d'avance qu'elle a su gagner progressivement sur moi notamment lorsque je l'aperçois changer de foulée sur les parties plus plates.
Je fais abstraction et je me dis qu'au plus la course avance au plus mes sensations vont s'améliorer pour le petit diesel que je suis, et s'est effectivement avec surprise que je descends assez vite la première bosse en basculant du côté de Fondcouverte, je me surprends à accélérer sur le plat ( inhabituel ?) et à rattraper quelques concurrents masculins. Satisfaite, je me concentre alors pleinement avec le groupe auquel je me suis raccrochée, je sens autour de moi que la fatigue s'installe. Un homme me donne des conseils, un coureur qui avait déjà participer à l'édition précédente “ Allez après le mur c'est plus roulant !†merci à lui pour ces encouragements, je me sens de mieux en mieux et l'esprit de groupe semble me motiver.
Progressivement de fil en aiguille je m'accroche et je cours de plus en plus alors que les autres marchent. Je rattrape et je m'accroche sans lâcher quand soudain je revois la première, elle est de moins en moins loin, je me sens prête à relever ce défis.
Je finis par être à 30s d'elle au sommet du col, je conserve du mieux que je peux cet écart, la bataille commence mais pas vraiment sur le profil de terrain que j'aurai souhaité.
La descente est longue, j'essaie de jongler entre les pierres, les branches, les arbres et la boue. Toujours à vue pourtant je ne parviens pas à aller plus vite. Quelques douleurs resurgissent comme je le redoutais un peu mais je fais abstraction, je serre les dents je n'ai pas envie que cela m'empêche de donner mon max et encore moins chez moi.
Je franchis la ligne en sprint en essayant d'éviter tout relâchement d'où une magnifique photo ( merci mes fans !) je suis immonde mais c'est tellement représentatif de ma personnalité de camionneur… bref passons on termine très serrée et je suis quand même très heureuse de finir 2ème en 3h23min et 1ère de ma catégorie, après ces mois où j'ai boudé mes baskets du coin de l'oeil et insulté mon tibia tout les jours. Le pauvre lui a dégusté mais a fini par se fortifier, il s'est rendu à la raison, je suis une tête brûlée j'arrêterai jamais ! Stratégie payante quelques jours après j'étais sur pieds, n'en déplaisent à certains !